traverser la rivière
qui amène au paradis
c’est comme faire la queue au spar
pour acheter ses raviolis
Ya toujours quelqu’un devant
qui n’est jamais très poli
qui est parfois un peu méchant
avec la pauvre sylvie
qui ne travaille qu’à mi-temps
qui étale des articles
sur le grand tapis roulant
comme avant chez monoprix
on attend on attend
que l’autre gars aie fini
de payer sa facture
pour acheter ses raviolis
au fromage et aux herbes
ça lui rappelle sa mamie
qui depuis longtemps déjà
a payé ses raviolis
raviolis raviolis
ra ra ra violis
nourriture de l’espace
un coussin de fantaisie
tour à tour on y passe
de l’autre côté du tapis
de la ligne de caisse
la lutte est presque finie
le combat pour trouver
sa boite de raviolis
la recherche de la bonne
celle qui n’a pas trop de prix
qui est là qui est la notre
rangée au fond d’un caddie
d’un étal d’une maison,
dans un placard chez mamie.
et on paie et on paie
ses putains de raviolis
maintenant qu’on est entré -
on va pas partir les mains vides
du carrefour de la viande
et de la confiserie
fallait bien qu’on prenne un truc -
pour le poser sur le tapis
ce tapis qui est trop long
et qui jamais ne finit
qui prend bien une plombe
à avancer mes raviolis
Et maintenant c’est fini
me voilà au paradis
je vais pouvoir rentrer
et manger mes raviolis
j’ai pris ceux à la viande
ça me rappelle qui je suis
un animal qui domine
toute la chaine du ravioli
de la terre à la plante
et de la viande au guichet
ravioli premiers prix
vous êtes mes préférés.