L'espace visuel est omniprésent. Il déborde de partout. De la paume de la main au mur du salon, dans la rue, dans les voitures, partout. L'écrit est remplacé par l'image partout. Au point que l’imagination ne fonctionne plus sans images. Alors qu'avant, une phrase pouvait se transmettre de bouche à oreille pendant des siècles, aujourd'hui c'est une image. Et pas une figure de style, une image bête et méchante qu'on croit vraie à partir du moment où elle se présente à nous. Elle est plus réelle que la réalité elle même. On croit savoir quand on a vu et on arrête le résonnement là. Pas de recherches, pas de comparaisons, pas de réflexions. On a vu, on sait. Descartes aurait dit : j'ai vu donc j'ai su mais j'ai oublié. On oublie. La vue, oublie, avance, remplace, se déforme, se manipule. C'est une science. Il y a des professionnels dans des bureaux qui théorisent les images qu'il vont nous donner. Elles ouvriront des chemins qu'on ne connait pas - car on ne crée pas - et les mots, choisis avec plus de soin encore, pourront s'y engouffrer. Ils resteront collés au neurone de la liberté, de l'émancipation… Personne ne veut s'émanciper. Tout le monde a peur de ce demain qui va arriver si vite et tout détruire sur son passage. Alors ils s'accrochent à leur canapé confortable. Leur bouilloire rassurante, leur lit bien chaud. Si on continue de s'accrocher comme ça à notre confort on aura jamais le temps de préparer autre chose. Un monde plus juste et humain, confortable mais égalitaire et communautaire. Le communautaire, ça, ça fait peur. Ça fait peur à ceux qui possèdent des choses qui les rassurent et les encombrent dans leur générosité. On pense que c'est l'éducation qui va nous apprendre à être généreux ou radin mais ce sont tous nos objets qui nous manipulent. Ils nous tiennent pas les couilles et le porte monnaie. Assis sur sa fortune matérielle on est persuadé de faire envie à tous. Les autres s'en foutent. Parfois il y en a qui trouvent intérêt à des choses qu'on possède. Ils les prennent pour les revendre ou les échanger. Ce qu'on ne sait pas c'est que c'est pour notre plus grand bien. Ne rien avoir et partager c'est primordial pour demain. Ceux qui le font le savent très bien. Savoir, c'est voir pour plus avoir.
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