Le passé, contrairement à une idée reçue, ne passe pas. Il a déjà disparu. Il est mort. On s'en rend compte trop tard mais on s'en aperçoit toujours. Ce temps que le passé prend à passer, c'est ce qu'on appelle communément le présent. Le présent c'est inquantifiable. C'est un point sur la ligne factice qui représente le temps. Le passé, le présent et le futur. Pourtant le passé mourant et le présent imperceptible sont une seule et même chose. Un présent comme le robinet et le passé comme l'eau qui en découle. Ils se déroulent, solidairement, conjointement collés et indissociables l'un de l'autre. Le futur quant à lui, ce n'est pas l'opposé du passé, le futur ce n'est rien. Du vent, des projections. C'est une idée vague dans la tête de ce que pourrait être le présent. Le futur ce n'est rien. Vraiment rien. C'est ce qu'on imagine créer à travers le présent, pensant qu'on peut le déformer, le manipuler et le contrôler. On s'en croit seul capable sur terre. C'est un peu le propre de l'humain de se penser seul en étant entouré par des milliers de semblables. Fort de cette croyance, on perçoit le présent comme une offrande que la vie fait à nous, seul. Notre présent nous colle comme une autre peau. Il est l'espace qui nous dépare du futur. Un mouvement est un pas dans le futur. L'air que l'on pénètre, ça c'est le futur. Chaque pas effleure le futur, peu importe la direction, on ne revient jamais en arrière. Jamais dans le passé. Avancer, trembler, reculer, sauter, c'est dans le futur que l'action existera. Pas de passé à l'horizon sauf peut-être dans nos têtes. Voilà, le passé dans le corps, le présent dans la peau et le futur dans le vent. Comme la musique : dans le vent. L'air qui vibre est le futur. Si il vibre il va bien devoir s'arrêter. Quand? Voilà le futur. Le futur c'est quand.